Les Bullot, les origines
Tout d'abord, situons-les par rapport aux Triadou :
TRIADOU ← CHOLLETON ← BULLOT
Les Bullot sont un cas d'espèce : un lien a été brisé, la chaîne a perdu un maillon et Alexandre Bullot l'homme de lettres qui se bat en duel
se voit privé de famille, d'ascendants, que dis-je, de parents !
Mais comment cela se peut-il faire ?
1871 est la réponse.
En cette année de 1871, les Communards dans leur guerre contre le pouvoir central ont l'idée d'incendier l'hôtel de ville de Paris, précisément là
où sont entreposées des archives datant de plusieurs siècles ; en d'autres lieux aussi on brûle d'autres archives car les registres
paroissiaux établissant les naissances, mariages et décès y sont entreposés ; on sait les noms des incendiaires, c'est un couple d'anarchistes qui
voulant mettre un terme fatal à la société ont décidé de supprimer les preuves des liens familiaux qu'ils jugeaient inutiles ; c'est ainsi que
8 millions d'actes partirent en fumée !
Si la loi de février 1872 enjoint tous ceux qui disposent de papiers, faire-part, actes notariés et autres de se présenter pour reconstituer les
actes détruits, à l'heure actuelle les Archives de Paris admettent qu'un tiers seulement des actes a pu être reconstitués ; on peut les consulter
sur le site des Archives numérisées de Paris.
Mais nos Bullot, alors ?
Eh bien si le lien fragile qui unissait Alexandre Bullot aux siens est parti en cendres, si l'acte de naissance d'Alexandre est perdu à jamais, si
l'acte de mariage de ses parents a disparu, il est des traces ici et là, des actes concernant d'autres événements, des lettres,
des recherches patientes qui nous ont permis, ainsi que le font les historiens, de forger des hypothèses raisonnablement pertinentes que je vous présente ci-dessous.
Le mystère Bullot
Ma tante Claudine Heller, qui avait reçu les confidences de sa grand-mère Marie Bullot, disait que la mère d'Alexandre s'appelait
Nicole Héloin ; ajoutant foi aux déclaration de ma tantine, je tiens pour vérité ce qu'elle m'a dit, et donc ce qui suit est tenu pour
être la famille dont est issu notre Alexandre Bullot national.
S'il est quelqu'un pour confirmer ou infirmer ce que j'avance, c'est avec reconnaissance que je recevrai les preuves qu'on m'amènera.
J'ai un peu développé la chose dans la fiche biographique consacrée à Alexandre Bullot.
Mais jetons un regard curieux à cette famille qui dans l'Oise a multiplié.
Pour ne pas vous lasser par une énumération digne de la généalogie de Jésus vue par St Mathieu, et concernant un
sujet aussi épineux et controversé que l'est la généalogie d'Alexandre Bullot, voici donc à la va-vite :
- Jean Bullot (1635-1687) épouse Marguerite Decuignère (1642-1710) à Montiers (Oise), ils ont Lucien
- Lucien Bullot (1674- ?) épouse Marguerite Soupplet (1688-1743) à Montiers, ils ont Jean ;
- Jean Bullot (1706-1776) épouse Marie Anne Pracquin (1699-1766) à La Neuville-Roy (Oise), ils ont Jean ;
- Jean Bullot (1731-1797) épouse Rose Moreuille (1736-1795) à Angivillers (Oise, ils ont Jean Pierre Bullot ;
- Et ce Jean Pierre Bullot (1763- ?) épouse Marie Reine Nicole Héloin (vers 1778-1848) à Paris en 1799, ils ont Charles, un enfant
qui décèdera à l'âge de 3 ans, puis Alexandre Bullot en 1811 à Paris
Du côté des Moreuille, j'ai trouvé ceci :
- Antoine Moreuille (1613-1667) naît en 1613 à Angivillers (Oise), il épouse Marie Benoist (1619-1664), ils ont Claude
- Claude Moreuille (écrit aussi Moreüil et Moreuil) (1642-1696), clerc, épouse Louise Lejeune (1642-1706), ils ont Pierre
- Pierre Moreuille (1669- ?) épouse Jeanne Bouche (? -1748) en 1696, ils ont Antoine
- Antoine Moreuille (écrit aussi Moreüil) (1705-1741) épouse Marie Louise Corbier (1715-1794) en 1735, ils ont Rose Moreuille née le 27 mars 1736 à Angivillers
Pour moi, la messe est dite, le faisceau d'indices que vous trouverez dans la fiche d'Alexandre plaide pour ma thèse, savoir que Jean Pierre Bullot et Marie
Reine Nicole Héloin sont ses parents, maintenant comme dit plus haut, s'il se trouve quelqu'un pour confirmer ou infirmer ce que j'avance, je lui en serai reconnaissant.
Le reste est simple...
Á partir d'Alexandre, la généalogie descendante est claire, simple pour ne pas dire ultra-simple, voyez plutôt :
- Alexandre Bullot est compositeur d'imprimerie, il a de l'ambition, c'est un jeune homme qui veut "arriver", mais pas que, parce qu'il
va au bal le dimanche, comme tous les jeunes, les ouvriers, les artisans, les mauvais garçons et nombre de bourgeois venus
s'encanailler ou "lever" une fille facile ; il rencontre Marie Thérèse Jeanne Marguerite Dubois, couturière sans doute assez
jolie, du moins lui plait-elle, lui aussi lui plaît, et même si elle a 11 ans de plus que lui, pourquoi ne pas s'amuser ?
Et ils s'amusent au 66 de la rue du Faubourg Poissonnière où ALexandre à une chambre.
Ils auront un fils non désiré, Arthur, qu'Alexandre ira présenter à l'état-civil, le reconnaissant de ce fait, mais comme il n'a pas
épousé la mère, et sans doute celle-ci l'ignore, la loi sur les enfants naturels la prive du lien légal : elle ne l'a pas reconnu.
- Arthur Bullot épousera Marie Louise "Irma" Mangin, veuve d'un domestique décédé chez sa patronne
madame la comtesse de Bullion ; elle a déjà un fils, qu'Arthur prendra sous son aile, le garçon est du genre turbulent et il le sera toute sa vie ;
le couple aura un fils prénommé Alexandre, mais il décèdera rapidement ; une fille leurnaîtra ensuite en 1868, elle aura nom Marie.
- Marie Bullot, la grand-mère de ma tante Claudine Heller, celle de mon père, mon arrière-grand-mère donc, etc. épousera
Antoine Cholleton, natif de Roanne, musicien et employé aux Chemins de fer français ; ils auront 2 enfants, Claude décédé pendant la Grande guerre
en 1915 à Zonnebeke (Belgique) et Antoinette Cholleton.
- Antoinette Cholleton née en 1891 épousera Gustave Triadou en 1ères noces, ils divorceront en 1931, elle épousera ensuite Jean Crotta.
De son premier mariage naîtront Claudine Triadou ma tante future Claudine Heller, René Triadou mon père, puis du second ce sera Jean Crotta dit Jeannot.